Haïti, Journée mondiale de l’Habitat: Des déplacés/es exigent leur droit d’avoir un logement décent
Plusieurs dizaines des déplacées venant des camps de la zone métropolitaine ont gagné les rues, le lundi 7 octobre 2013, date marquant cette année la Journée mondiale de l’Habitat. Un manifeste rappelant les différentes revendications des déplacés/es accompagné d’un rapport présentant des cas d’expulsions forcées répertoriés entre janvier et septembre 2013 ont été remis au secrétariat de la Primature à l’intention du Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe.
Tout au cours de la marche, des déplacés/es venus des camps de Christ-Roi, de Delmas, de Carrefour, de Cité Soleil... ont dénoncé les conditions dans lesquelles ils/elles continuent de vivre dans les camps et ont revendiqué leur droit à un logement décent.
«Nou bouke viv anba tant, nou bouke…nou bouke/ Nous avons assez de vivre sous les tentes, nous en avons assez… nous en avons assez» ont lancé en chœur les manifestants/tes tout au long de leur parcours
Au rythme d’un groupe de « rara », les manifestants/tes partis de la zone de Christ-Roi ont longé l’Avenue John Brown (Lalue) pour se rendre au Boulevard Harry Truman en passant par la rue des Casernes. Munis de pancartes et de banderoles, ils se sont arrêtés de temps à autre pour reprendre leur élan avec l’écho des tambours et les instruments à vent. Profitant d’un arrêt aux abords de ce qui fut autrefois le Palais National, la foule a lancé des slogans critiques à l’endroit du Président Martelly.
«Martelly gaspille l’argent des contribuables tandis que le peuple vit dans la crasse sous les tentes», ont fustigé les protestataires en insistant sur des logements décents pour les victimes du 12 janvier.
En effet, la situation demeure critique pour la population des déplacés/es. A quatre mois du quatrième anniversaire du séisme du 12 janvier, environ 300 000 personnes pataugent encore dans des conditions inhumaines dans des abris de fortune dans les camps d’hébergement, ont constaté les représentants des organisations membres du Collectif pour la Défense du Droit au logement.
«Au lieu d’un programme global de relogement des déplacés avec des alternatives viables et durables, on observe plutôt une multiplication des expulsions forcées dans les camps de la zone métropolitaine», a souligné Sanon Reyneld, Secrétaire Exécutif de FRAKKA (Force de Réflexion et d’Action sur la problématique de logement), une organisation membre du Collectif.
Preuves à l’appui, M. Reyneld a critiqué le laxisme des autorités gouvernementales qui n’ont rien fait pour sévir contre ces violations qui ne font qu’augmenter la souffrance des familles déplacées en les rendant plus pauvres. Arrivés/es devant la Primature, le point cible de la marche, les organisateurs ont fait une escale pour reprendre les revendications des déplacés/es insérées dans le manifeste avant de le remettre au secrétariat de la Primature.
«Une politique nationale d’aménagement du territoire, le vote d’une loi garantissant la mise en application de l’article 22 de la Constitution amendée, la mise en place d’un portefeuille de terres destinées à la construction de logements sociaux, des mesures fortes pour réorganiser les espaces, la production de logements par l’Etat donnant aux familles l’accès à des logements décents et des services sociaux de base», font partie des principales revendications inscrites dans le manifeste.
Cette marche organisée par les déplacés/es et le Collectif pour le respect du Droit au logement a mis fin à une semaine d’activités lancées par le Collectif pour marquer la Journée Mondiale de l’Habitat commémorée cette année sous le thème « Lutter pour des logements décents, c’est lutter pour la vie.»
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