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Ushuaia: Habitat social pour un monde urbain

Maîtres Gabriela Soto et Alicia Alcaraz se sont chargées de toute l’organisation de l’événement et ont précisé la manière dont devaient se dérouler ces journées. La première journée était plus axée sur la mise en place de groupes de travail et sur l’exposition des faits et y ont participé les organismes locaux et nationaux ayant été conviés. Le deuxième jour a été marqué par la visite des quartiers défavorisés durant la matinée, suivie d’un déjeuner au parlement avec les dirigeants sociaux puis d’une session plénière au cours de l’après-midi avec la présentation des conclusions. Le gouverneur María Fabiana Ríos a ensuite prononcé un discours de clôture pour marquer la fin de cette manifestation.

A l’occasion de l’ouverture cet événement, s’est produit le groupe de musique Jarcha Marka, composé d’individus issus de peuples autochtones des Andes. Son coordinateur a d’ailleurs déclaré que « tout peuple andin, qu’il soit d’origine argentine ou bolivienne, a le droit de posséder une parcelle de terrain sur ces terres ». Il a également fustigé l’insensibilité des acteurs politiques et de ceux qui envahissent les terres de ces peuples andins et s’en approprient. Dr. Manuel Raimbault, député au sein du parlement de la province de la Terre de Feu, a par ailleurs souligné « l’importance que revêt cet événement car il permet d’amorcer les discussions et de débattre de certains sujets en lien avec notre province. Nous pourrons ainsi nous doter des éléments permettant d’aborder des questions fondamentales telles le droit au logement. En effet, comment peut-on évoquer les droits de l’homme si les individus ne peuvent pas avoir accès au logement ? Il est par conséquent primordial de définir, dans le cadre de la loi d’urgence, la mise en place d’un projet avec l’aide des municipalités et d’asseoir le principe suivant lequel il est impensable de se référer aux droits de l’homme si le droit au logement est bafoué. Ainsi, on porte atteinte à des droits fondamentaux comme l’inviolabilité du domicile, l’intimité, la famille ou encore la dignité si ce droit au logement est transgressé. C’est donc du point de vue des besoins des individus et non des Etats qu’il faut se placer ».

Maître Silvia Paredes, coordinatrice générale du Forum social urbain de la province de la Terre de Feu, a tout d’abord remercié les employés de la municipalité de leur aide (mise à disposition et aménagement de la mairie) et ce malgré leur grève en cours. Elle a également exprimé sa gratitude à l’endroit des familles des différents quartiers défavorisés participant à l’événement et celles qui pour une raison ou une autre n’ont pas pu y assister. Son discours a été suivi de la projection d’un documentaire sur l’histoire du Forum social urbain.

Maître Gustavo Poch, représentant du Centre d’information des Nations unies, s’est adressé à l’audience en tant que fonctionnaire du bureau d’information des Nations unies par l’Argentine et l’Uruguay « Nous ne disposons pas d’un portefeuille de projets sociaux car notre rôle se limite à communiquer avec les différents interlocuteurs et à véhiculer en Argentine les informations provenant des Nations unies. Je tiens à remercier les organisateurs de nous avoir invités à ce débat et à cet espace de réflexion ayant pour thème le droit à l’accès au logement mais abordant également des sujets afférents. Je tiens à souligner l’importance que représente pour les Nations unies le droit à un logement convenable et sûr quelque soit l’individu. En effet, ce droit est considéré comme fondamental depuis la création de l’ONU en 1945 et a été inscrit en 1948 dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Par ailleurs, il s’agit d’un thème capital, traité immanquablement lors des différentes conférences de par le monde débattant sur les établissements humains. La première conférence de ce type en 1976 avait de fait démontré que le développement social des établissements humains était nul. »

« Certes, nous sommes au bout du monde mais il semblerait qu'il y ait ici aussi des problèmes », a déclaré Cesare Ottolini, coordinateur général de l’Alliance Internationale des Habitants . « Les organisations d'habitants locales m’ont en effet rapporté qu’en dépit des nombreuses terres inoccupées, le nombre d’expulsions est important, 2 500 seraient d’ailleurs prévues. Je considère donc que ces journées représentent non seulement l’occasion de discuter entre nous, mais également la possibilité de trouver une solution pour ces familles. Autrement, je ne vois pas l’utilité de cette manifestation, d’autant plus que tout le monde est présent : aussi bien les mouvements sociaux et les institutions. C’est en tout cas ce que propose l’AIH, le réseau global constitué par des organisations de base. »

Les groupes de travail de la première journée ont eu pour mot d’ordre d’aborder le droit à la ville. Teresa et Adelina du MOI (mouvement des occupants et des locataires) ont débuté en relatant la mise en œuvre d’un dispositif mené à titre expérimental à Buenos Aires, qui s’est révélé intéressant et a été étendu à plusieurs autres villes du pays. Autrement, grâce à la participation de coopératives, Buenos Aires voit l’implémentation d’une confédération constituée de coopératives locales et de coopératives de régions voisines.

José Godoy, représentant du quartier 15 de Octubre de Rio Grande mais également de six autres quartiers défavorisés (en raison de son adhésion à la commission inter-quartiers « Nuevo Sur » - Nouveau sud), a quant à lui fait part de ses expériences pour apporter une solution au problème du logement. Le porte-parole du sous-secrétariat de Terre pour le logement social (Tierra para el Hábitat Social) a souligné l’importance de cette journée de travail avec les organismes de la société civile pour apporter un soutien aux établissements humains. Cette journée s’est ensuite poursuivie par l’intervention des directeurs des établissements en Ushuaia. Ils ont exposé la thématique « Femmes, famille et justice », dont se sont chargées Vanesa Poggioni du quartier 10 de Febrero, Soledad Paniagua, 11 de Noviembre, et Verónica Fabas du quartier Obrero. S’est également exprimé l’architecte Jorge Lombardi : « je commence à être satisfait du déroulement de cet événement car je partage le même avis sur presque tous les points abordés. De plus, le fait de me joindre à ce processus, de travailler de pair avec vous et d’apporter ma contribution en qualité de chercheur en politiques et technologies du logement et de professeur à l’Universidad Nacional de La Plata me réjouit également. »

Ce premier groupe de travail a été clos par l’architecte María Isabel Garzia qui a présenté le projet de loi de la députée nationale Silvia Augsburger. Mme Garzia a spécifié qu’elle s’exprimait au nom de Mme le député car il était impensable de ne pas participer à ces journées internationales du logement dédiées à l’enrayement su problème du logement en Argentine. Elle a ainsi exposé la synthèse d’un projet de loi relatif à l’occupation des sols venant d’être présenté au congrès national en vue d’être examiné et sûrement approuvé ultérieurement. « [Ce projet de loi] est un compromis entre les propositions soumises par les députés nationaux Mariano West et Edgardo Depetris », a-t-elle ajouté. « Il s’agit d’amender la loi 24.374 relative à la régularisation de la propriété foncière et des parcelles. Cette réforme viserait également à réduire les délais d’accréditation par les occupants de terres destinées au logement unique etpermanent et ce, à partir du 1er janvier 2008 (avec effet rétroactif de trois ans). » Gustavo Poch a pour sa part commenté les ODM (Objectifs du Millénaire) et a mis en exergue quelques-uns des points phares, à savoir : un accord entre les différents chefs d’Etat et de gouvernement, approuvé lors du Sommet du Millénaire de 2000 tenu aux Nations unies et qui visait à endiguer l’extrême pauvreté d’ici 2015 ; un outil de planification rationnelle des politiques sociales ; un ensemble d’objectifs quantifiables avec un délai réalisable, permettant de mesurer les progrès accomplis dans leur globalité s’inscrivant dans le cadre des engagements dans la Déclaration du Millénaire.

Néanmoins, ces résultats pourront uniquement être obtenus qu’à condition que la pauvreté soit assimilée à une absence d’égalité, de justice et à un non respect des droits de l’homme. La stratégie à adopter doit par conséquent intégrer une vision multidimensionnelle de la pauvreté en tant que telle, se fonder sur une démarche de responsabilité partagée des principales institutions financières telles que la Banque mondiale, le FMI, les banques régionales de développement ou encore les membres de l’OMC.

A la suite du déjeuner servi au restaurant Los Rocios, où l’accueil et le service ont été de qualité, s’est ouvert le deuxième groupe de travail à la Maison de la culture de la municipalité, avec la projection du film institutionnel de l’AIH.

Cesare Ottolini y a invité les différents organismes sociaux et fonctionnaires présents à se joindre à la campagne internationale Zéro expulsions.

Maître Cristina Reynals, coordinatrice en charge de la région Sud de l’Alliance, a poursuivi la présentation et proposé aux personnes présentes de créer un espace de réflexion et à se confronter au « ressenti des habitants ». Elle a également réitéré l’importance de se joindre à la lutte pour le logement social en Amérique latine.

Maîtres Alejandra Córdova et Jennifer, représentantes de la région Sud du Chili, ont communiqué le bilan de la situation dressé par El Porvenir et la structure des différents réseaux implantés dans la région australe. Juan Gómez a davantage insisté sur la résistance et la lutte déployées par les salariés de la filature Hilandería Fueguina, sommée il y a quatre ans maintenant de fermer ses portes.

Carlos Gómez, directeur de la fondation Fueguitos Autoconvocados, a ensuite pris la parole et remercié les organismes locaux de l’avoir invité à cette session. En effet, cela fait tout juste un an que l’ONG a vu le jour dans une église locale. Depuis, cette association se bat pour collecter un nombre de signatures suffisant afin de réformer la loi d’urgence relative au logement et de pouvoir lutter ensuite contre les expulsions (ce dernier point a été abordé après une courte pause et pourra être débattu le lendemain au cours de la session de l’après-midi).

Est ensuite intervenue l’équipe de l’organe exécutif provincial de Misiones composée de Walter Vogeli, l’architecte María Olga Kunze et Maître Jorge Armando Barrionuevo. Cette équipe a présenté son rapport et commenté ses différentes interventions au sein des quartiers défavorisés, notamment s’agissant des points suivants : l’infrastructure sociale élémentaire, l’accès à la propriété foncière, le renforcement des organismes communautaires, l’amélioration de la qualité de vie d’une tranche de la population à faible revenu et ne pouvant pas pourvoir à ses besoins essentiels et ce, via la résolution des problèmes environnementaux et la régularisation de la propriété.

Walter Morea de la commission de San Martín de los Andes, militant pour les droits des sans-abri et pour un logement digne, a montré sa présentation en images sur le « projet d’un parc immobilier où seront représentées différentes cultures ». Ce programme est en train d’être mis en œuvre dans sa commune avec l’aval de Mapuche Curruhuinca.

Pour clore cette première journée de travail, Claudia Lara, Fabricio Ozuna y Nelson ont expliqué les tenants et les aboutissants de la loi d’urgence relative au logement visant à être appliquée en Ushuaia et actuellement en cours d’étude par le Conseil institutionnel.

Afin que tous les commentaires puissent être pris en compte, il a été requis qu’un texte soit rédigé au cours de la session plénière du lendemain. Ce document devra faire état de la gravité de la situation du logement en Terre de Feu et spécifiquement mettre en place un service d’accompagnement aux familles sur le point d’être expulsées. Deux suggestions ont alors été proposées : soit qu’un groupe rédige le texte, soit qu’il soit élaboré le lendemain en session plénière, auquel cas il aurait fallu prévoir la disponibilité de la salle jusqu’à 20h00.

Silvia Paredes s’est proposée de faire le nécessaire compte tenu que les fonctionnaires de la mairie étaient en grève. La soirée s’est ensuite terminée par un dîner organisé par les membres de la CTA dans leur QG, lieu qui aura servi également de point de départ le lendemain à 9h00 pour visiter les quartiers défavorisés.

Première étape du vendredi 30 novembre, visite des quartiers défavorisés à 9h30 : Dos Banderas, Escondido, Barrio Obrero, La Bolsita, Barrio Nuevo, Mirador de Ushuaia, Diez de Febrero, Valle de Andorra, Altos de la Cumbre, La Bombonera, Felipe Varela, Bella Vista, Esperanza II, Cañadón, 11 de Noviembre.

A 13h00, premier atelier de travail au parlement avec les organismes invités et où les premières propositions de travail ont vu le jour. L’objectif est de résoudre de manière définitive le problème du logement en Terre de Feu à l’aide de solutions adaptées.

A 15h00, la journée s’est poursuivie avec les commentaires des organismes hôtes au sujet de la visite dans les quartiers défavorisés. Tous les intervenants dont Adelina et Teresa du MOI, Carlos Armando de la fédération représentant la population de la ville autonome de Buenos Aires (Federación de Villas de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires), Susana Funes de l’association civil Nuestro Hogar de la Boca, le Dr. Patricia Fernández de la direction du bureau de conseil sur les droits de l’homme dans la région Nord Ouest de l’Argentine (à Resistancia dans la province de Chaco), ont été bouleversés et consternés par la situation à laquelle ils ont été confrontés durant la matinée et ont proposé d’agir concrètement et de manière cohérente et unie. En effet, ils ont rendu visite à des familles en situation de précarité financière et n’ayant pour la plupart pas accès à des services de première nécessité. Les quartiers visités sont en outre sous constante surveillance de la police, qui procède à des fouilles corporelles dès qu’il s’agit de personnes de quartiers voisins et va même d’après les dires de certains habitants jusqu’à vérifier les cartables et sacs à dos des élèves.

Le travail s’est poursuivi en tenant compte de ce qui a été retenu de la journée précédente et savoir s’il est constitué une assemblée générale ou trois commissions dont le but sera d’aborder les problèmes et de produire un texte. A la suite de la première vague de délibérations, les participants ont convenu d’un travail en assemblée. Le texte devra comporter la signature de l’ensemble des personnes présentes et être remis au gouverneur élu de la province car elle dispose de la légitimité nécessaire de par son implication dans la région. Il est ensuite décidé que chaque allocution se ferait sans microphone pour favoriser une meilleure communication entre les différents intervenants.

Après un débat crucial et constructif auquel assistait le gouverneur, une mouture finale du texte (validée par le gouverneur) a été ainsi élaborée à laquelle a été apposée la signature de tous les intervenants.

La présence de Silvia, Alicia et Gabriela a été requise au Forum social urbain afin de clore cette journée de travail. Elles ont insisté sur le point que la preuve est faite qu’il est possible de travailler dans un climat de mésentente. Elles ont en outre franchi un cap supérieur s’agissant des nouvelles propositions de travail présentées : « nous ne voulons pas seulement nous contenter de condamner la pauvreté, nous souhaitons également renforcer le capital et le développement humains, continuer à ‘grandir’ avec les réseaux ». Elles ont finalisé leur discours en remerciant tous ceux ayant fait le déplacement en Ushuaia et avoir mis du cœur à l’ouvrage. « Vous tous, y compris ceux qui n’ont pas pu assister à ces journées, représentez un levier de réflexion et nous permettez de nous impliquer davantage dans la lutte contre ces injustices. Il s’agit ici d’une nouvelle étape dans cette lutte et nous tenons une fois encore à vous remercier de votre aide. Nous souhaitons de plus vous informer que d’après les comptes rendus dont nous disposons et malgré les efforts déployés jusqu’à ce jour, il nous a été rapporté que la cour de justice a mis sous accusationeun autre nouveau quartier . En effet, il va sans dire que la cour de justice répond à un modèle économique. Quoi qu’il en soit, ce travail et les thèmes abordés ont eu un impact important, se sont fait connaître auprès d’un vaste public et commencent à intéresser du monde. Une fois encore merci à tous de votre soutien car le défi est en train d’être relevé. »

María Fabiana Ríos, gouverneur de la Terre de Feu, est exhortée à clore les journées « Habitat social pour un monde urbain »

« Je tiens tout d’abord à remercier les organisateurs de m’avoir convié à clore cet événement. Je souhaite néanmoins préciser que ma présence ici n’a d’autre but que celui de récupérer le texte élaboré en cette journée, fruit d’un débat entre les différents acteurs présents. Ce document ne peut toutefois pas se limiter à une journée de travail car c’est un projet qui a mûri pendant longtemps et s’inscrit dans un processus social complexe en Terre de Feu. Ce texte doit assurément renouer et renforcer les liens de solidarité, de citoyenneté mis à mal ces dernières années. Vous évoquiez précédemment avoir surmonté les accords qui ont surgi pendant ces deux jours de travail. Eh bien, c’est de cela dont il s’agit : parvenir à construire quelque chose au plan social en ne considérant pas les désaccords comme insurmontables et empêchant d’établir des liens les uns avec les autres.

« Si nous avons soulevé lors de ces journées des thèmes tels que les problèmes liés à la terre ou au logement, c’est tout bonnement parce qu’ils ont atteint une limite critique. D’après les différents constats, la nécessité pour chaque personne d’avoir un toit où dormir devient pressante. Nous n’avons jusqu’ici pas été attentifs et ne nous sommes pas sentis concernés par cette situation ; nous n’avons pas ouvert une voie de discussion afin de résoudre ces problèmes, ce qui est le rôle de tout Etat. »

Le gouverneur s’est engagé à recevoir le texte, à l’examiner, à l’analyser, à en discuter et à ouvrir le cas échéant des instances de résolution conjointes et participatives devant être composées des habitants et des institutions. « Si le logement devient l’une des priorités au sein de la nation, des municipalités et de la province et il est pris en compte dans le développement urbain et social, le réformes des systèmes de santé et d’éducation, alors nous disposerons des éléments nous permettant d’avancer. Il est pour cela important de poursuivre les efforts déployés jusqu’à présent et de se convaincre que seuls le dialogue, la tolérance et les désaccords pourront aboutir à quelque chose. Il est également capital que nous ouvrions la voie à la participation civique et mettre en place des règles que nous contrôlerons. La communication avec le gouvernement est en tout cas ouverte. Je vous remercie une fois encore pour le travail accompli et vous souhaite une bonne soirée. »

Le texte, signé par tous les organismes présents, a ensuite été remis au gouverneur. Cesare Ottolini y a joint de la documentation sur l’AIH et sur la Campagne Zéro expulsions ainsi que la t-shirt de la Campagne. Il a déclaré faire confiance au gouverneur et a invité les intervenants à visiter l’expo photo artistique « mientras nos mean la prensa dice que llueve ».

Photos : Réseau Habitat en Argentine

Coordination du réseau : Silvia Paredes, Alicia Alcaraz, Gabriela Soto, Fernando Ojeda

Ushuaia, 30 novembre 2007

Les signataires ci-dessous réunis en assemblée convoquée lors des journées « Habitat social pour un monde urbain » tenues à Ushuaia – Terre de Feu, Argentine, les 29 et 30 novembre 2007

Dénoncent :

  • les violations du droit au logement et à la terre perpétuées par l’Etat provincial, la municipalité et les instances nationales, ainsi que les pouvoirs législatif et judiciaire, situation qui affecte une grande partie des habitants de la Terre de Feu, locataires ou occupants en situation irrégulière ; situation dûe à l’absence de politiques publiques urbaines et d’un habitat adéquat et durable ;

Expriment :

  • leur solidarité avec les luttes des organisations sociales;

Proposent :

Des actions immédiates :

  • garantir la réalisation de la loi no.746 dans le cadre d’une Alliance socio-politique ;
  • convoquer une table ronde pour se concerter et établir un statut quo s’articulant sur les organisations sociales et d’autres acteurs locaux, pouvoir législatif – judiciel , Municipalité, organisations sociales et territoriales et organisations sociales dans le cadre d’un processus de discussion et de formulation des politiques du logement et politiques foncières ;
  • exiger l’abrogation immédiate des mesures/sanctions judiciaires discriminatoires prises à l’encontre des habitants inculpés et retrait des consignes policières dans les quartiers populaires ;
  • lancer la campagne « Expulsion Zéro » de l’ Alliance Internationale des Habitants.

Propositions

  • Garantir le démarrage d’un processus de planification participatif – multidimensionnel, intégrant la protection de l’environnement et la protection des personnes humaines ;
  • Participer à la mobilisation du Forum Social Mondial qui se tiendra le 26 janvier 2008;
  • Créer un Fonds populaire pour les terrains et pour le logement, en tant qu’assignation spéciale du budget public;
  • Créer un fond de contribution de la part des entreprises ;
  • Réglementation de la part de l’Etat pour que les entreprises s’engagent dans des investissements en logement décent permettant une vie digne pour tous les travailleurs ;
  • Recensement de la population. Réaliser un recensement permettant de reformuler les politiques de l’Etat qui garantissent des processus d’inclusion sociale et d’équité ;
  • Priorité dans l’attribution d’investissements importants pour les infrastructures de services et les équipements communautaires;
  • Elaborer des stratégies pour éviter la spéculation;
  • Elaborer une stratégie pour que soient contrôler les loyers ;
  • Etablir un réseau entre les organisations sociales;
  • Organiser des expériences de stages, d’échanges entre organisations;
  • Légitimer la production sociale de l’habitat, y inclure des expériences d’autogestion, d’auto construction, de coopératives, et autres;
  • Redessiner les politiques en vigueur de l’ IPV(impôt sur les plus-values) , en les adaptant à la réalité de la province ;
  • Lancer un appel auprès des organisations sociales au niveau national et international pour qu’elles appuient et participent à cette lutte.

Les signataires ci-dessous approuvent et s’engagent :

RED DE HABITAT – MOI (movimiento de Ocupantes e Inquilinos) – ALIANZA INTERNACIONAL DE

HABITANTES – JORGE LOMBARDI (UNIVERSIDAD DE LA PLATA) – JENNIFER SMITH PORVENIR –

CHILE – CESARE OTTOLINI-ALIANZA INTERNACIONAL DE HABITANTES– NELSON HEREDIA

PRESIDENTE BARRIO OBRERO – CARLOS GHIOMI – MARIANAN QUIROGA- SILVIA PAREDES FSU –

WALTER MOREA ,SAN MARTÍN DE LOS ANDES – AZUCENA ROMI-CLAUDIA LARA BARRIOESCONDIDO- GALLARDO SUSANA-MAIRA IBÁÑEZ BARRIO 11 DE NOVIEMBRE- DIEGO CRESPO CTA

–FSU – SUSANA RIZZO- CETINL- JOSE QUIROGA BARRIO 11 DE NOVIUEMBRE- VERÓNICA FABAZ

BARRIO 11 DE NOVIEMBRE-JOSE SALISQUE BARRIO 10 DE FEBRERO- MRUSSISTTO-LUIS TORRES

DOS BANDERAS, MA CAMPA IPV- ALEJANDRA CORDOVA PORVENIR CHILE, ALICIA ALCARAZ FSU-

ARQ. PATANE TRELEW CHUBUT- SERGIO BOGADO BARRIO 11 DE NOVIEMBRE- FABRICIO OZUNA

BARRIO LA BOLSITA – CRISTINA REYNALS( FEDEVI-AIH-LPU)- TERESA ROMERO (MOI – CTA)

CALAÑO RAMONA LA BOLSITA- SANDRA CARNEVALE LAS RAICES- MARCELA SOTO – ALTOS DE LA

CUMBRE- ALEJANDRA MARTINEZ- NORBERTO FERREYRO BARRIO 11 DE NOVIEMBRE- DORA

CHECLALICHE- ADELINA ROMAN (MOI CTA)-FERNANDEZ MONICA BARRIO 22 DE JULIO RIO

GRANDE- MARIA GOMEZ BARRIO NUEVO- INES QUIROZ BARRIO 11 DE NOVIEMBRE-. FERNANDA

JAIMERENA LIC. TRABAJO SOCIAL- GABRIELA SOTO CTAARIEL VAZQUEZ BARRIO 11 DE

NOVIEMBRE- MATIAS ROSSTO BARRIO 11 DE NOVIEMBRE- MIRIAM GARCIA LA BOLSITA- ARQ.

MARIA OKUBE (PROMEBA MISIONES)- ING. MIGUEL VOGIL (UEP MISIONES) CARLOS ARMANDO

FEDEVI CAPITAL FEDERAL- DANIEL CONCA- IGNACIO SOSA APDH – ANDREA CERVANTES RED POR

LA IDENTIDAD, ABUELAS DE PLAZA DE MAYO- GUILLERMO BARRANTES- OSCAR LUNA – TERESA

PAREDES MOVIMIENTO EVITA- FERNANDO OJEDA RED DE HABITAT- DANIEL SANDOVAL JULIA S

FUNES 8 NUIESTRO HOGAR LA BOCA – BSAS- RED DE HABITAT- GUADALUPE GARAY BARRIO DOS

BANDERAS- EUSEBIA FLORES BARRIO 10 DE FEBRERO- ISABEL CHAVEZ BARRIO 10 DE FEBRERO-

DR. MANUEL RAIMBAULT- MARIANA ROSSI- ANALIA BECERRA- AZUCENA BARNI- CRISTINA CERDA

CAÑETE – MTL BSAS- CUT CHILE – SIOTEF- CTA.

(a las 20.00 HS DEL DIA 30 DE NOVIEMBRE DE 2007).