Démolir les ghettos: A quel prix?
Ce que le misanthrope Jenkins appelle "un petit ajustement mental" est une économie de destruction (au lieu de production) subventionnée par le gouvernement, qui ne soucie pas du tout des besoins de l'homme, mais au contraire se laisse dicter par ceux qui pratiquent la "moneyness".
La dernière crise du capitalisme se dessine distinctement: elle est apparue sur le coup de minuit sous les traits d'un travesti extravagant de 2 metres à la tête de la parade à Greenwich Village, lors d'Halloween.
Voici la dernière initiative criminelle entreprise par les secteurs dirigeant la société américaine: démolir les logements qui coûtent excessivement chers, ceux qui ont été construits depuis peu mais impossibles à vendre. Surtout, ne les convertissez pas en logements de location ou en logements familiaux à prix abordable, pour répondre aux besoins de millions de familles et de personnes qui souhaiteraient s'établir en tant que ménage. Non démolissez les tous! avec en plus l'appui du gouvernement fédéral qui paye la facture pour ces destructions massives.
Holman W. Jenkins, du Wall Street Journal, suggére dans l'issue du 2 Avril "d'utiliser les taxes pour acheter et démolir les logements inoccupés, hypothéqués, ou à moitié construits dans des marchés sélectionnés", et de ce fait, faire remonter les prix en baissant la disponibilité. Jerkins indique le gouvernement-ghettonomique à son niveau le plus destructif et le moins réceptif aux besoins de l'ensemble des citoyens- comme le modèle commercial émergent. Jenkins cite Ben Bernanke, Chef de la Federal Reserve:"Dans les marchés du logement fortement en déclin, les logements délabrés sont souvent démolis pour des raisons de sécurité et pour réduire l'offre."
Les trois principaux candidats à la présidentielle sont en bons termes avec ces fous de Wall Street, qui ont amené la "civilisation" occidentale - dont Cleveland et Baltimore - au fond du gouffre. Nous sommes en pleine chute libre, contemplant des logements en parfait état être démolis, pendant que ces capitalistes inconscients entassent les débris humains et matériels dans un coin, tout en espérant un attérissage en douceur. Il ne peut pas y avoir d'issue heureuse à cette crise, car les Hommes et Wall Street ont des buts totalement opposés. En effet, les Hommes recherchent la stabilité dans la vie, veulent que leurs enfants grandissent dans un monde meilleur au point de vue intellectuel, moral et matériel, et veulent une justice sociale qui leur permette de communiquer avec les autres. Ils exigent avoir le droit à un logement, à des conditions justes.