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Campagne Zéro Expulsion

Communiqué officiel de la campagne W Nairobi W!

Fantini, photo 3

Photo: Francesco Fantini

En mars 2004, le gouvernement du Kenya menace plus de 300 000 personnes d’expulsion forcée : la démolition des habitations précaires débute, suivant un plan de ré-urbanisation violent et sans alternative.

Une coordination s’organise entre le Kenya et l’Italie, et en peu de temps plus de 6.000 mails de protestation sont envoyés au gouvernement du Kenya, à la ville de Nairobi, à l’UN-Habitat, et à d’autres organismes concernés.

Grâce à l’engagement des habitants des quartiers pauvres, de quelques ambassades, d’ONG et d’églises, et grâce également à cette initiative, qui a montré le poids de la mobilisation internationale dans le cadre de la Campagne Globale Expulsions Zéro , les démolitions et les expulsions forcées ont été interrompues. C’est la première victoire!
De l’arrêt des expulsions, nous sommes passés à une Campagne pour la conversion de la dette du Kenya envers l’Italie : cet argent devrait servir à offrir une meilleure organisation pour les habitants des quartiers pauvres.
C’est ainsi que la Campagne s’est transformée en un véritable mouvement pour que Nairobi vive.
W Nairobi W est composée de :

  • Le Kutoka Parish Network, réseau de paroisses de la ville de Nairobi, avec la participation directe des missionnaires comboniens et des missionnaires de la Consolata (E-mail: combonikario@clubinternetk.com);
  • La Commission Justice et Paix des Missionnaires Comboniens en Italie (E-mail: gimpadova@giovaniemissione.it);
  • L’Alliance Internationale des Habitants (E-mail: info@habitants.org);
  • L’Association Tam Tam pour Korogocho (E-mail: tamtamperkorogocho@virgilio.it).

Une fois obtenu l’arrêt des expulsions, WNW lance un nouvel appel , avec comme objectif de jouer sur les axes structurants qui conduisent les gens à vivre dans les quartiers pauvres : la régularisation et la redistribution de la terre, ainsi que les projets d’amélioration de l’habitat et de l’urbain.
Nous voulons parvenir à ces résultats en les liant à la conversion de la “dette” externe du Kenya : un acte de justice avec un contrôle pluriel et participatif des financements dégagés.
Les outils proposés par la Campagne pour atteindre cet objectif sont :

  • la création d’un Fonds populaire pour la terre et le logement : il y a déjà beaucoup d’expériences dans ce domaine;
  • la participation de tous les acteurs concernés, en premier lieu la population des quartiers pauvres ;
  • la réalisation, avant la fin de l’année 2005, d’une rencontre entre les représentants des gouvernements du Kenya et de l’Italie et d’autres gouvernements “créanciers”, la municipalité de Nairobi, les communautés religieuses concernées, la représentation populaire et WNW. Cette rencontre se déroulerait à Nairobi, portée et coordonnée par l’UN-Habitat.

Jusqu’à présent, la Campagne a travaillé à :

  • un travail permanent de conscientisation et de formation, au Kenya comme dans d’autres pays : en Italie et dans d’autres pays, une exposition photographique circule depuis des mois, ainsi que des livres, des vidéos, qui montrent l’urgence du problème des expulsions, des témoignages transmis à des rencontres publiques, des cartes faisant pression sur le Ministère des Finances et la Conférence Episcopale Italienne (150.000 exemplaires ont été imprimés et sont déjà pratiquement épuisés), des articles dans plusieurs quotidiens et hebdomadaires importants, des émissions de radio et interview télévisées, des publiccations dans plus de 10.000 pages web, dont les principaux sites des mouvements altermondialistes ; grâce à ces outils, WNW a pu rencontrer directement des centaines de millions de personnes, et virtuellement encore davantage.
  • Au Kenya, des expositions, manifestations et évenements sur la dette, des spectacles de théatre populaire, des émissions de radio et des vidéos, des articles dans les journeaux locaux, des activités sportives axées sur le thème de la dette ont été réalisés. La Commission Episcopale Kenianne s’est également investi, avec une lettre ouverte contre la dette.
  • établir des liens avec les institutions : beaucoup de municipalités et d’entités locales ont soutenu la campagne, allant même jusqu’à prendre des résolutions officielles ; il est également possible de participer financièrement, avec la constitution d’un fonds mixte pour la ré-urbanisation de Nairobi. L’Union des Provinces Italiennes a adhéré officiellement à la Campagne et plusieurs provinces (en premier lieu Venise) sont en train de leur faire. Le Réseau des Communes Solidaires et l’ANCI sont également impliqués.
  • Grâce à la force de la pression populaire la campagne a directement impliqué l’église italienne et a renforcé la collaboration avec la Fondation Justice et Solidarité. En outre, les délégués ont rencontré le Dr Di Muzio, de la Direction Générale pour la Coopération et le Développement (Ministère des Affaires Etrangères), à qui il a été demandé de prendre contact avec le gouvernement kenyan pour faciliter le processus de conversion des crédits italiens pour le Kenya ; le Ministre Spinedi, responsable du Département de la Dette Extérieure, à qui il a été demandé de définir les modalités et les outils appropriés pour faciliter la conversion de la dette kenyane; l’ambassadeur italien au Kenya De Maio, à qui il a été demandé d’organiser une table de discussion avec les acteurs concernés et avec un objectif de résultats opérationnels.

Nous attendons de la part :
de l’ambassadeur italien au Kenya, une action politique, issue de la préparation conjointe de la rencontre qui aura lieu à la fin de l’année entre toutes les institutions et les communautés concernées ; nous souhaitons que soit favorisé le processus d’assainissement de un ou deux quartiers pauvres sur un terrain appartenant à l’Etat, à travers la cession de la terre au communautés qui en ont besoin, ceci devant être considéré comme un premier processus de la conversion de la dette du Kenya envers l’Italie. Cette action est une expériementation, s’intégrant dans un processus plus large, qui implique la conversion de la dette des autres pays créanciers et la ré-urbanisation qui en découle, basée sur la reconnaissance du droit au logement des populations les plus pauvres de Nairobi.
Du gouvernement italien, en la personne du Ministre Spinedi, responsable du Département de la Dette Extérieure, l’application ferme de la Loi 209/00, qui affirme que: “les crédits que l’Italie a accordés (…) sont annulés” .
La Loi se réfère aux pays à faibles revenus, dont le Kenya fait partie. Sont également respectés, dans le cas du Kenya, les engagements imposés par le règlement d’activité (qui se réfèrent à un accord entre les pays créanciers membres du Club de Paris).
Du gouvernement du Kenya, un moratoire de cinq ans sur les démolitions et les expulsions forcées.
La Campagne WNW s’intègre complètement au grand mouvement pour la conversion de la dette. Nous soutenons particulièrement les réseaux des mouvements kenians, afin qu’ils poussent leur gouvernement à demander la conversion totale de la dette. WNW montre au mouvement contre la dette un chemin efficace, délimité, contrôlable et concret pour la conversion de la dette en politiques sociales participatives.
Nous venons de lancer avec force la Campagne W Nairobi W! en Italie: la prise de conscience et l’adhésion des entités locales et des associations ne faiblira pas tant qu’il n’y aura pas de résultats tangibles.

Les informations sur toutes les actions de WNW sont disponibles sur www.giovaniemissione.it et www.habitants.org

Histoire de la Campagne

Les débuts

La campagne “W Nairobi W” est née en mars 2004 alors que des ordres d’expulser plus de 300’000 personnes étaient donnés. Cela concerne quelques 200 quartiers pauvres de Nairobi, représentant approximativement le 5% de la superficie de la ville dans laquelle 2,5 millions de personnes sur un total de 4 millions sont obligées de s’accumuler. Selon des déclarations officielles, les premières chabolas ont été démolies dans le but de construire une autoroute et éloigner les habitants des chemins de fer et des lignes à haute tension.
Le Kutoka Parish Network appelle aux mobilisations locales et internationales. Celles-ci sont soutenues par l’Alliance Internationale des Habitants (AIH, www.habitants.org ) qui les inclut dans la Campagne mondiale Zéro Expulsions, en plus de Missioneros Combonianos (www.giovaniemissione.it ), Tam Tam pour Korogocho , Réseau des Mairies Solidaires (200 communess italiennes), Mairie de Rome, Mairie de Padou, Province de Venise et Union Provinces Italiennes (104 provinces).

La première victoire

En peu de temps, plus de 10’000 e-mails de diverses provenances mondiales ont été reçus par le gouvernement du Kenya, le maire de Nairobi, la Commission européenne, la Banque Européenne d’Investissement et l’UN-Habitat afin de dénoncer les expulsions qui ne proposaient pas d’alternatives aux habitants.
Grâce à cette initiative qui se joint à la mobilisation locale, les démolitions et les expulsions forcées ont été interrompues. Il s’agit là d’ une première victoire , signe que le Kenya tient compte de la pression internationale.
Malgré tout, la situation des personnes vivant dans les chabolas demeure en suspens : le gouvernement a simplement annulé les opérations et ne se prononce pas quant au futur. Les gens continuent à vivre dans des conditions précaires et l’état des logements des 200 quartiers pauvres de Nairobi est dramatique.

La seconde phase

Ainsi, la campagne continue et opte pour une seconde phase d’action avec plus de propositions : mettre en relation la question de la dette avec des politiques de logement dignes. Il est question de plus de 6’500 millions de dollars que le Kenya doit à des financiers internationaux.
Les propositions sont claires : l’interruption des démolitions et des expulsions durant cinq ans, temps nécessaire pour la réforme et la redistribution des terre et l’amélioration urbanistique et des logements dans les quartiers habités par les plus pauvres. Ces objectifs ne pourront être atteints qu’en construisant un processus participatif de conscientisation qui utilise des instruments transparents (Fond Populaire pour la terre et le logement) où réunir les ressources libérées par le paiement de la dette externe.
Cette phase se concrétise :
en Italie par le biais de:

  • l’envoi de 150’000 cartes postales au Ministère du Trésor italien et au Secrétariat Général de la CEI (Conférence Episcopale d’Italie);
  • la collaboration avec la Fondation Justice et Solidarité;
  • des dizaines de rencontres dans les principales villes italiennes;
  • la signature d’un Protocole de Collaboration avec la Province de Venise;
  • la diffusion d’une exposition photographique, un livre, DVD et vidéos sur les quartiers de slums de Nairobi;
  • la prise en compte de la campagne par les principaux médias italiens (presse, web et télévision)

au Kenya par le biais de:

  • des dizaines de rencontres dans la ville de Nairobi (ambassade, UN-Habitat, ONG, communautés de base…);
  • les mobilisations de base dans les principaux quartiers de chabolas;
  • la promotion d’un processus de formation de leadership local;
  • des rencontres spécifiques sur le thème “Dette contre politiques de logement” au Tangaza College (Université catholique interafricaine) et à l’Italian Cultural Center;
  • l’élaboration d’un rapport sur la dette du Kenya avec le Kenya Debt Relief Network;
  • le développement d’initiatives communes avec l’AFJN (Africa-Europe Faith and Justice Network) et l’AMECEA (Conférence Episcopale d’Afrique de l’Est), qui se concrétise dans la lettre pastorale que les Évêques du Kenya rédigeront quant à la question de la dette et la sécurité du logement ;
  • la prise en compte de la campagne par les principaux réseaux kenyans.

Tout au long de cette phase, des contacts locaux et internationaux sont établis par la participation des membres de la campagne:

  • à la Caravane italienne de la Paix;
  • au Forum Mondial Urbain (Barcelone)
  • au Forum Social des Amériques (Equateur)
  • au Forum Social Européen (Londres)
  • au Forum Social Mondial (Porto Allègre)
  • à la Campagne italienne Sdebitarsi (Se désendetter).