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Haïti, Vie d'enfer sous les tentes au camp Gaston Magron

Haïti, Vie d'enfer sous les tentes au camp Gaston Magron

Deux représentants du Collectif du Droit au Logement en train d'écouter les témoignages des déplacés/es (photo: Geralda Sainville)

Des déplacés/es du camp de Gaston Magron, à Mariani, n’ont pas hésité à confier leurs misères, lors d’une rencontre, le 3 octobre, avec des représentants du Collectif des Organisations pour la Défense du Droit au Logement. Cette initiative s’inscrit dans une série d’activités prévues durant tout le mois d’octobre dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’Habitat et Zéro Expulsions.

Colère, déception, résignation, se lisent sur le visage d’une centaine de déplacés/es regroupés dans une salle au camp Gaston Magron . Réunis avec des représentants du Collectif , les sinistrés ne trouvent pas les mots pour décrire leur vie sous les abris de fortune érigés sur ce site situé à Mariani, banlieue Sud de la Capitale.

« Nous ne vivons pas dans la dignité. Le site n’est pas vivable. Ici, nous sommes en proie à toutes sortes d’abus  » s’est indigné un déplacé, lors des échanges vivement animés autour du droit au logement et la crise du logement en Haïti.

La situation des déplacés du Camp Gaston Magron est criante : Insalubrité extrême, pas de toilettes, pas d’eau potable et la majorité des tentes blanchies par le soleil ne résistent plus à la pluie.

« Je vis dans le stress. Je ne suis plus le même. Je suis hypertendu et diabétique, pourtant je n’avais pas ces genres de maladies  », a indiqué un déplacé dans la quarantaine présent dans la salle. Il a perdu sa femme ainsi que ses trois enfants. Depuis lors, il partage cet espace avec des centaines de gens, venus de différents quartiers, rassemblés par la catastrophe. Il ne se sent pas vraiment à l’aise : « Mon esprit n’est pas ici. Je m’efforce de vivre ici puisque je n’ai nulle part où aller  », a-t-il confié, l'air découragé.

A chaque témoignage, les trois animateurs/trices du Collectif pour la Défense du Droit au Logement, saisissent davantage le quotidien amer des sinistrés dans ce camp d’hébergement ou se côtoient environ 825 familles déplacées dont la majorité croupit dans une atroce misère.

Entre les témoignages et les analyses, un tableau sombre est dressé. Les fillettes et les jeunes filles sont victimes de cette vie de promiscuité. « Bon nombre de nos jeunes filles sont gaspillées. Elles n’ont pas hésité sous les yeux de leurs parents à s’installer dans une tente avec leur copain  » a raconté une mère de famille qui n’avait pas réussi à convaincre sa fille ainée à rester sous le même toit qu’elle.

« Elle est majeure. Elle m’avait dit qu’elle ne se sentait pas à l’aise à vivre avec toutes ces personnes dans une seule tente  », a déclaré la déplacée. « Je la comprends. 8 personnes qui vivent entassées dans un vieux taudis rapiécé de tôles usées et de morceaux de bois pourri  » a renchéri la dame d’une voix triste.

Que veut dire logement pour ces sinistrés ? Les réponses qui viennent de chaque extrémité de la salle se complètent. « Espace sécuritaire avec tous les services de base tels que électricité, eau potable, infrastructures sanitaires, etc .  », a cité un déplacé. « Centre de santé, l’école, espace de loisir pour nos enfants  », a ajouté une autre.

Après des heures de partage, les membres du Collectif ont mis fin à cette rencontre qui visait à réfléchir avec la population déplacée sur leurs revendications en ce qui a trait au logement et l’organisation des quartiers. Les occupants-es du Camp Gaston Margron à Mariani ont encore réclamé des autorités haïtiennes le mot de la fin dans leur calvaire quotidien et le respect de leur droit au logement consacré par la Constitution du pays, à l’article 22.

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